Ce qui était évident pour les Parisiens c’est que quelque chose d’important allait se produire.1 Madame de Staël rapporte que «toutes les adresses du peuple qui, depuis trois ans, annonçoient d’avance ce que les chefs de parti avoient résolu, demandoient la punition des traîtres; et ce nom s’étendoit aux classes comme aux individus».2 Danton, s’adressant à l’Assemblée nationale, déclara: «Il est temps de dire au peuple qu’il doit se précipiter en masse sur les ennemis…On a jusqu’à ce moment fermé les portes de la capitale, et l’on a eu raison; il était important de se saisir des traîtres; mais y en eût-il trente mille à arrêter, il faut qu’ils soient arrêtés demain».3 Le Times de Londres a déploré le 25 août que: «Il y a plusieurs années, on disait que les GRACES avaient élu demeure en France, mais elles se sont enfuies quand la Révolution a frappé, et elles sont maintenant remplacées par les Furies».4
Notes:
1«Les promoteurs de l’anarchie, les agitateurs du peuple, en un mot les partisans du crime, ne cessent de nous dire qu’une grande conspiration devait s’éclater dans Paris les premiers jours de septembre», Mercier, «Nouveau Tableau de Paris», M. F. Barrière, ed., Mémoires sur les journées de septembre 1792 (Paris: Firmin-Didot, 1881), v.
2Anne Louise Germaine Staël-Holstein, Oeuvres complètes de Mme la Baronne de Staël, 17 vols. (Paris: Treuttel et Wurtz, 1820), 13:59.
3«Séance de l’Assemblée nationale du 28 août 1792. Séance du soir», Philippe Buchez et Joseph Benjamin, ed., Histoire parlementaire de la révolution française, 40 vols. (Paris: Paulin, 1834-38), 17:135-136.
4Times (Londres), le 25 août 1792.
Traduit de l’anglais par Cali St. Just
Version anglaise Copyright 1999 Armand St. Just
Version française Copyright 2014 Armand St. Just et Cali St. Just
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